Travail 2019

En 2019, l'Organisation internationale du Travail (OIT) fêtera ses 100 ans. Dans cette perspective, l'OIT a exprimé la demande qu'un large débat dans toutes les institutions intéressées, y compris les Universités, puisse être organisé sur L'avenir du Travail.

Le Groupe de contact du FNRS Travail et émancipation sociale a relevé ce défi, associé à d'autres universitaires, notamment issus des Universités flamandes.

Trois séminaires de débat seront ainsi organisés, libre d'accès tant pour les chercheurs que les étudiants, ou toute autre personne intéressée…

Suite à un appel à contribution parmi un public interdisciplinaire de chercheurs, nous avons reçu au préalable des propositions de débat qui alimenteront les réflexions collectives qui seront soumises à discussion lors des séminaires, chacun de ceux-ci étant consacré à un thème capital pour aborder les processus de transformations actuelles des rapports sociaux qui organisent le Travail.

1. Séminaire de Liège Date : 21 mars 2019, de 14h à 17h30. Lieu : Université de Liège, salle Mahaim, Faculté de Droit, Quartier Agora, Place des Orateurs, 3, 4000 Liège (Sart Tilman).

Qu'est-ce un travailleur aujourd'hui?

Le travailleur serait-il condamné à disparaître ou au contraire chacun de nous doit-il devenir un travailleur, quelle que soit sa condition ou sa situation sociale ou physique ? Comment la définition sociétale de son rôle devrait-elle s'inscrire (ou s'est-elle inscrite ou s'inscrit-elle) sur le plan de ses statuts (politique, juridique, philosophique, économique, historique, …) ? L'émancipation sociale du travailleur vis-à-vis de tout employeur est-il l'objectif final ? Quelle protection sociale le travailleur peut-il espérer dans un monde confronté à la fois à des changements technologiques majeurs et à des marchés toujours plus ouverts et plus compétitifs, à une organisation de la production sans cesse plus complexe et segmentée ? Le numérique va-t-il faire disparaitre les travailleurs salariés et les remplacer par des travailleurs indépendants intermittents et précaires ? L'intelligence artificielle va-t-elle tout simplement supprimer le travail ?

Les textes de débat sont disponibles en ligne pour ce premier séminaire :

Comité d'organisation de cette séance : Fabienne Kéfer (juriste, ULg), Marco Rocca (juriste, Université de Strasbourg)

 

2. Séminaire de Bruxelles Date : le 29 avril 2019, de 14h à 17h30. Lieu : Université libre de Bruxelles.

Le travail aujourd'hui : quelles luttes et mobilisations? Quelles représentations collectives ? Au nom de quoi ?

Construire les libertés de circulation commerciales (du capital, des marchandises, des services, de la main-d'œuvre) comme objectifs primordiaux du gouvernement de la société a permis une remise en cause radicale du droit du travail et des systèmes généraux de la négociation collective. Dans un système de promotion du partenariat social, la lutte et les conflits sociaux, notamment à travers la grève, sont considérés comme illégitimes et les syndicats comme des acteurs économiques raisonnables et inquiets de la bonne compétitivité des entreprises. Dans un tel cadre, la convention collective peut devenir non plus un outil de protection mais bien d'accroissement de la marchandisation du champ social du Travail. Dans un tel cadre, quelles luttes et mobilisations concernant le Travail sont-elles encore possibles ? Avec quels acteurs et au nom de quoi ?

Comité d'organisation de cette séance : Francine Bolle (historienne, ULB), Anne Dufresne (sociologue, UCL), Corinne Gobin (politologue, ULB), Esteban Martinez (économiste, ULB), Jean Vandewattyne (sociologue Umons)

 

3. Séminaire de Leuven Date : le 8 mai 2019, de 14h à 17h30. Lieu : Katholieke Universiteit Leuven, Nieuwe Valk: Tiensestraat 41, 3000 Leuven, local : DV3 01.01

Les rapports de travail à l'ère de la fragmentation et de la mondialisation des entreprises : entre forces centrifuges et centripètes

Les relations de travail individuelles et collectives sont soumises à un processus de transformation. Dans de nombreux pays, la négociation collective au niveau des branches a perdu sa primauté en raison de la décentralisation de la négociation collective. Les entreprises verticalement intégrées ont été démantelées. Les entreprises ont réussi à avoir recours à la main-d'œuvre sans être tenues pour responsables en tant qu'employeurs, tout en s'engageant dans un discours sur la RSE. Les travailleurs ont cessé d'appartenir à une communauté de travail physiquement et géographiquement située. La numérisation et la mondialisation ont été un catalyseur pour renforcer le pouvoir des sociétés transnationales, qui ont généré des accords d'entreprise transnationaux autonomes, remettant parfois en cause les prérogatives des syndicats. La question se pose de savoir comment ces évolutions ont contribué à une marchandisation croissante du travail et comment une révolution numérique et une mondialisation de la représentation des travailleurs peuvent être utilisées pour changer cette évolution.

Comité d'organisation de cette séance : Filip Dorssemont (juriste, UCL), Valerio De Stefano (juriste, KUL).

Comité scientifique général

  • Filip Dorssemont (juriste, UCL)
  • Valerio De Stefano (juriste, KUL),
  • Corinne Gobin (politologue, ULB),
  • Marco Rocca (juriste, Université de Strasbourg).
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