Les 8 et 9 février 2024, le Laboratoire d’Anthropologie Prospective (UCLouvain) organise un Colloque international intitulé « Anthropologie politique des rapports de genre », à Louvain-La-Neuve, Belgique.
Dans chacun des axes, les discussions se dérouleront en deux temps : un échange approfondi entre trois keynotes suivi d’une session “école doctorale”. Organisée sous forme de workshop, cette session permettra aux doctorant·e·s de partager leurs recherches en lien avec l’axe thématique dans lequel iels s’inscrivent et d’échanger avec les invité·es et autres chercheur·euse.
Argumentaire
Les rapports de genre font partie des thématiques clés en anthropologie, notamment en raison d’une différenciation parfois forte entre les hommes et les femmes dans les sociétés étudiées et à travers les enjeux de l’alliance et de la filiation. Pour autant, dans la majorité des ethnographies classiques, les conditions spécifiques des femmes ont largement été invisibilisées. Analysé notamment par Nicole-Claude Mathieu (2013), ce déséquilibre dans l’histoire de la discipline est composé de « flottements théoriques » concernant les vécus féminins et de leur implication dans le champ socio-politique. Plus encore, dans un double mouvement de minimisation à la fois de ces vécus et du travail des anthropologues femmes, le regard historiquement androcentré (Mathieu, 2013) et eurocentré (McClaurin, 2001) de l’anthropologie a créé de véritables angles morts.
À partir des années 1970, les chercheuses et théoriciennes féministes (Nicole-Claude Mathieu, Paola Tabet, Françoise Héritier, Christine Delphy, Colette Guillaumin…) révolutionnent l’analyse des rapports de genre. Plus qu’une intégration des vécus féminins dans la discipline anthropologique, il s’agit là d’un véritable basculement épistémologique, pratique et théorique. Remettant au centre des problématiques reléguées au privé et questionnant la vision « naturaliste » (Guillaumin, 1978), ces travaux font émerger de nouvelles façons d’enseigner et de faire de la recherche. Par la suite, les postcolonial and subaltern studies (Spivak, 1988 ; Abu- Lughod, 1996) ainsi que les black feminist and intersectionnal studies (Davis, 2013 ; bell hooks, 2015 ; Hill Collins, 2021 ; Crenshaw, 1989 ; Hill Collins et Bilge, 2020) impulsent un décentrement radical des sciences sociales, en permettant de repenser les situations coloniales et les rapports de pouvoir contemporains à partir du point de vue des personnes minorisées. Les gender and queer studies contribuent également à ce décentrement par la remise en cause de l’hétéronormativité, de la binarité de genre ou encore des hiérarchies sexuelles (Rubin, 2011 [1984] ; Fausto-Sterling, 1992 ; Rich, 1981 ; Wittig, 2001 ; Butler, 2006 [1990]).
Dans le sillage de ces réflexions et à partir de travaux ethnographiques variés, le colloque international « Anthropologie politique des rapports de genre » entend faire état de recherches contemporaines traitant des questions liées au genre et qui s’inscrivent notamment dans les théories et épistémologies féministes. Il sera organisé autour de trois axes :
- Anthropologie féministe et décoloniale du capitalisme
- Anthropologie féministe des corps et par les corps
- Anthropologie des luttes féministes, queers et « anti-genre »
Axe 1 : Anthropologie féministe et décoloniale du capitalisme
Cet axe s’attachera à développer une approche pratique et théorique des rapports de pouvoir dans toute leur épaisseur empirique à partir des épistémologies féministes et décoloniales.
Une première partie de l’axe sera destinée aux ethnographies du capitalisme sous l’angle du genre. À la suite de Sherry Ortner et de ce qu’elle appelle la « dark anthropology », un pan
majeur de notre discipline consiste aujourd’hui à observer et décrire les impacts du néolibéralisme – comme moment du capitalisme – sur nos terrains de recherche (2016). Dans la lignée des travaux menés par Simon et Piccoli (2018), nous nous intéresserons à la multiplicité et à la diversité tant des techniques que des discours dans lesquels le néolibéralisme s’incarne pour tenter de saisir sa « rationalité politique » propre (Hilgers, 2011 ; Mazzocchetti & de Lame, 2012). S’il ne crée pas le patriarcat en soi, le système capitaliste en produit une nouvelle expression qui permet l’exploitation et l’invisibilisation du travail des femmes (Delphy, 2013 [1970] ; Wallerstein, 1980 ; Laqueur, 1992). Quels impacts du capitalisme sur les rapports de genre au niveau local et global ? Comment, simultanément donner à voir les résistances, les ruses, l’inventivité des personnes sexisées aux prises avec ce système ? Comment rendre compte des processus genrés qui fondent le capitalisme comme un ensemble de pratiques situées dans le temps et dans l’espace ? Nous encourageons ici les communications portant sur des thématiques telles que les élites économiques, l’ethnographie des systèmes de dons, d’échange et de circulation des biens dans un contexte capitaliste, le monde de l’emploi sous ses diverses formes et sa dimension genrée (secteur du service, travailleur·euses domestiques…) ou tout autres travaux anthropologiques portant sur les effets et les expressions du capitalisme dans le monde contemporain.
Dans une deuxième partie, cet axe s’intéressera aux recherches anthropologiques féministes menées dans une perspective décoloniale. En effet, le capitalisme est d’emblée racial ; il produit les hiérarchies et donc des mécanismes documentés d’exploitation, d’expropriation et d’appropriation du Sud global (Wallerstein, 1980 ; Quijano, 2001). Les approches postcoloniales et décoloniales rappellent comment le genre comme rapport de pouvoir y est (re)produit en imbrication avec des processus de domination découlant de la colonialité (Lugones, 2008 ; Oyéwumi, 1997 ; Gonzalez, 1988). Cette « colonialité du genre » (Ibid.) remet en cause l’universalisme et l’eurocentrisme des analyses qui sont faites des systèmes de genre. Ainsi, cet axe souhaite également s’ouvrir aux travaux portant notamment sur les systèmes de genre dans le Sud Global (dans une perspective décoloniale et attentive aux rapports de pouvoir), sur les diverses expressions des processus de racialisation au Nord comme au Sud, sur les ethnographies des mouvements décoloniaux et postcoloniaux et sa dimension genrée, sur la place des personnes racisées dans les mouvements féministes, etc.
Troisièmement, le questionnement épistémologique de cet axe est double : comment ethnographier les dominant·es et comment ethnographier en tant que dominé·e ? En effet, comment travailler sur les élites capitalistes ? Quelle positionnalité adopter ? Quels discours produire afin de ne pas renforcer des dynamiques de pouvoir existantes ? Par ailleurs, des travaux ont montré la prégnance des logiques de discrimination racistes et sexistes à l’intérieur même de la discipline anthropologique et du système académique de façon plus globale – notamment via l’invisibilisation des anthropologues femmes noires aux États-Unis et ailleurs (Bolles 2013 ; McClaurin 2001). Quelles actualités pour les études intersectionnelles en anthropologie aujourd’hui ? Comment se conjuguent rapports de classe, de race et de genre sur le terrain et dans l’académie ? Quelles formulations pour une critique décoloniale des études de genre et de l’anthropologie féministe ?
Axe 2 : Anthropologie féministe des corps et par les corps
La discipline anthropologique est historiquement traversée de pensées et de courants multiples autour du corps : corps en transe et ritualisés, techniques du corps (Mauss, 1936), corps dans le monde contemporain (Le Breton, 1990), mais aussi corps biopolitique (Foucault, 1979) ou performativité des corps (Butler, 2006), etc. Cet axe se concentrera premièrement sur les vécus
féminins, entendus ici comme des rapports au monde qui passent nécessairement par le corps (Froidevaux-Metterie, 2021) et les vécus des personnes sexisées (queers, trans, non-binaires, intersexes…). Il s’agira de penser les thématiques corporelles sous un angle politique, mais aussi intime. Nous pensons notamment aux anthropologies de la sexualité, de l’esthétique, du sport, du soin et de la médecine ; aux questions relatives à l’autonomie corporelle et à l’accès aux espaces publics ainsi qu’au travail reproductif (corps enceint, injonction de la maternité et appropriation du potentiel reproducteur, soins aux jeunes enfants, domesticité…).
Deuxièmement, cet axe abordera les réflexions anthropologiques sur l’existence matérielle des corps victimes de violence (violences domestiques et conjugales, féminicides, violences sexuelles, harcèlement sexiste, inceste, violences médicales et gynécologiques…). Les violences liées au genre s’inscrivant dans un continuum (Kelly, 2019) des vécus présents à tous les stades de la vie, c’est le corps genré en tant que sujet historique, multiple et intime que nous souhaitons interroger à l’intérieur même des violences sexistes systémiques. Que font ces violences aux corps ? Que racontent les existences des corps violentés ? Comment se construisent les différentes façons d’être au monde à l’intérieur des violences patriarcales à la fois matérielles et corporelles ?
Troisièmement, se pose la question épistémologique souvent évincée de la place du corps du/de la chercheur·euse : Quelles en sont les implications sur nos terrains, dans nos écrits et en termes de méthodologie ? Que faire des violences de genre sur le terrain vécu par le.a chercheur·euse ? Si quelques articles clés tels que ceux de Eva Moreno (1995), Luisa T Shneider (2020) ou Isabelle Clair (2016) ont ouvert la voie, la discipline manque encore d’une réelle ouverture à ce débat. Nous encourageons toute communication méthodologique et épistémologique qui aborderait ces questions.
Axe 3 : Anthropologie des luttes féministes, queer et « anti-genre »
L’axe 3 de ce colloque s’intéressera à la politisation croissante des questions de genre et de sexualité dans un contexte mondial marqué par la réaction, le national-populisme, voire l’autoritarisme. Il se décline en deux thématiques centrées autour de la militance : La première thématique s’inscrit dans les courants de pensée queer en sciences sociales qui ont depuis longtemps souligné la plasticité du genre et des sexualités. Sur les réseaux sociaux comme dans la rue, les luttes féministes et LGBTQIA+ prennent des formes nouvelles et se réinventent, gagnant en visibilité et en avancées législatives. Elles se voient aussi parfois récupérées par le politique, instrumentalisées à des fins racistes. Ce phénomène prend notamment la forme d’homonationalisme (Puar, 2012 [2007]) ou de fémonationalisme (Farris, 2021 [2017]). Aux prises avec ces enjeux contemporains complexes, il s’agira ici d’explorer les différentes praxis des luttes et subjectivités queers, dans leurs contextes situés : comment s’organisent et se structurent les luttes féministes et LGBTQIA+ actuelles ? Comment se réorganisent-elles dans des contextes marqués par une hostilité grandissante, notamment sur les questions de transidentité ? Quels renouveaux et que viennent-ils souligner dans les rapports de pouvoir, tensions et contradictions présentes au sein même des communautés queers ? Comment des luttes émancipatrices peuvent être utilisées pour en invisibiliser d’autres ou à des fins discriminatoires ?
La deuxième thématique a pour objet l’activisme « anti-genre ». Liée aux critiques du néolibéralisme, l’opposition au « genre » est devenue un élément clé de la montée des mouvements (ultra)conservateurs, nationalistes et religieux (Graff & Korolczuk, 2022). L’arrivéeouleretouraupouvoirdeladroiteradicaledansdenombreuxpaysaintensifié
cette dynamique en légitimant les campagnes de haine et la diabolisation des militant.e.s ainsi qu’en restreignant les droits des femmes et autres minorités sexuelles. S’appuyant sur une conception naturaliste des identités, l’« anti-genderisme » cible ce qu’il considère comme une « idéologie » porteuse d’une perversion des mœurs et d’une destruction de valeurs fondatrices ainsi que des politiques d’égalité qui attenteraient à l’indépendance nationale (Kuhar & Paternotte, 2018). Comment cet activisme se présente-t-il et s’organise-t-il, à la fois lorsqu’il est conforté par les autorités et lorsqu’il est marginalisé ? Quels rôles et quelles considérations des femmes et des hommes au sein des organisations qui luttent contre le « genre » ? Comment ces catégories sont-elles mobilisées pour décrédibiliser, détourner voire annihiler les causes féministes et LGBTQIA+ (masculinisme, « familialisme », militantisme pro-life etc.) ? Une attention particulière sera portée au caractère transnational des luttes « anti-genre », à la manière dont elles s’influencent, aux éventuels conflits qui les traversent, ainsi qu’aux alliances entre divers acteurs du monde politique et religieux. Les propositions de contribution aux perspectives comparatives sont les bienvenues.
Les questions de cet axe sont traversées par une série d’enjeux touchant aux positionnalités queers et féministes dans les ethnographies en contexte « hostile » : que font ces positionnalités à nos recherches (méthodologie, épistémologie, éthique…) ? Que viennent-elles révéler en termes de rapports de pouvoir sur le terrain et dans l’académie ? Comment enquêter dans un milieu hostile à l’affirmation, voire à l’existence même de son identité de genre et/ou de son orientation sexuelle ?
Modalités de soumission
Nous invitons les doctorant.e.s en sciences humaines et sociales ayant recours à la méthode ethnographique et dont les recherches s’ancrent dans une de ces thématiques à envoyer une proposition de communication (500 mots maximum), accompagnée d’une courte note biographique (affiliation, sujet de recherche, travaux en cours…). Les communications peuvent être réalisées en français et en anglais. Veuillez noter que la participation à l’école doctorale se fera aux frais du/de la doctorant·e.
Les propositions sont à envoyer pour le 15 novembre 2023 au plus tard. Il est demandé aux candidat·es d’envoyer leur dossier aux adresses suivantes en fonction de l’axe choisi :
Axe 1 : yailin.laffita@uclouvain.be
Axe 2 : elise.huysmans@uclouvain.be
Axe 3 : julia.laureau@uclouvain.be
L’acceptation ou le refus de la proposition sera communiqué.e la semaine du 27 novembre 2023.
Comité d’organisation
Bénédicte Fontaine, Héloïse Gonnissen, Eléonore Haddioui, Elise Huysmans, Yailin Laffita van den Hove d’Ertsenryck, Julia Laureau, Jacinthe Mazzocchetti (membres du Laboratoire d’anthropologie prospective – LAAP – UCLouvain)
Comité scientifique
- Jacinthe Mazzocchetti (UCLouvain)
- David Paternotte (ULB)
- Yailin Laffita van den Hove d’Ertsenryck (UCLouvain)
- Julia Laureau (UCLouvain)
- Éléonore Haddioui (UCLouvain)
- Héloïse Gonnissen (UCLouvain)
- Elise Huysmans (UCLouvain)
- Bénédicte Fontaine (UCLouvain)
Bibliographie
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- BILGE, S. et HILL COLLINS, P. (2020). Intersectionality.
- WILEY. BOLLES, L. (2013). «Telling the story straight: black feminist intellectual thought in anthropology ». Transforming anthropology. 21,1, 51-71.
- BUTLER, J. (2006). Trouble dans le genre. Le féminisme et la subversion de l’identité. La Découverte Poche, Paris.
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