Cycle de visio-conférences en analyse de discours

FRIANDIS : Réseau Francophone International en Analyse de DIScours – 5ème édition

Circonstances exceptionnelles

L’ensemble du cycle est reporté à une période ultérieure. Dès que les nouvelles dates seront arrêtées, elles seront publiées sur cette page.

Conçu dans une perspective transdisciplinaire et méthodologique, ce cycle de rencontres virtuelles s'adresse aux professeurs, aux chercheurs ainsi qu'aux étudiants de 3ième cycles intéressés par le spectre des études du discours.
Afin de permettre au plus grand nombre de participer aux échanges, les rencontres se déroulent par visioconférence, simultanément dans 3 pays, au sein d’un réseau interconnecté impliquant des sites universitaires (connexion collective) ou des connexions individuelles de chercheur(e)s.
Ces visioconférences se tiennent les mercredis de 15h30 à 17h30 (heure de Paris) et de 9h30 à 11h30 (heure de Montréal).
N.B. à cause du changement de l’heure d’été au Canada avant celle de l’Europe, les deux séances en mars 2020 se tiendront de 10h30 à 12h30 (heure de Montréal) et à l’horaire habituel de 15h30 à 17h30 (heure de paris).

Les responsables scientifiques du réseau sont :

  • Dimitri della Faille, UQO, dimitri.dellaFaille@uqo.ca
  • Corinne Gobin, ULB, cogobin@ulb.ac.be
  • Thierry Guilbert, U Picardie, thierry.guilbert@u-picardie.fr
  • Dominique Longree, Ulg, dominique.longree@uliege.be
  • Claire Oger, UPEC, claire.oger@u-pec.fr
  • Elias Rizkallah, UQAM, rizkallah.elias@uqam.ca

Les pôles universitaires de diffusion :

Canada

  • Université du Québec à Montréal : Élias Rizkallah
  • Université de Sherbrooke: Karine Collette
  • Université du Québec en Outaouais: Dimitri della Faille

France

  • Université Paris-Est Créteil : Claire Oger
  • Université de Picardie : Thierry Guilbert
  • Université de Toulouse III : Lucie Loubère

Belgique

  • Université de Liège : Dominique Longree
  • Université catholique de Louvain : Corinne Gobin et Philippe Hambye
Situation exceptionnelle

Suivant les années et/où les conférences, c’est un des pôles de rediffusion de la visio-conférence dans une université particulière du réseau qui se charge de la gestion de l’interconnexion pour tout le réseau.
Ce premier semestre 2020, les chercheurs/responsables des pôles français sont fortement investis dans une grève contre un ensemble de projets de loi, de lois déjà adoptées ou en cours de l’être (projet de Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR), loi Blanquer, projet de loi sur les retraites) qui s’attaquent en profondeur aux conditions de travail, au contenu de l’enseignement et de la recherche et aux conditions de retraite des enseignants et des chercheurs. Tous les niveaux du personnel de l’Éducation nationaleseraient touchés. Les responsables du réseau FRIANDIS sont totalement solidaires avec nos collègues français en grève et en lutte contre ces lois régressives.
Vous trouverez ici des informations.
Si la grève se poursuit, nos collègues et conférenciers français, boycotteront leur Université et se connecteront de façon individuelle, relayés par les Universités belges et /ou québécoises. La diffusion du programme reste cependant assurée.

Le calendrier des visio-conférences

Visio-conférence de EDITH SALES-WUILLEMIN (Université de Bourgogne Franche-Comté). «Quels indicateurs langagiers pour mesurer les représentations sociales et les attitudes?» [10h30 à 12h30 (heure de Montréal) et 15h30 à 17h30 (heure de Paris)]
Si certains auteurs ont cherché à articuler les concepts de Représentations sociales et d'Attitudes (e.g. Jaspar & Fraser, 1984; Fraser, 1994; Rouquette, 1996, 1998, 2009; Juarez & Rouquette, 2007 …), il faut convenir que ces deux champs théoriques ont pris des directions divergentes. Après avoir rapidement présenté ces travaux, nous montrerons que l'analyse de discours, confrontée au matériau linguistique, a permis d'apporter des réponses concrètes en ce qui concerne les différences existant entre l'analyse des modes de représentation d'un objet et l'analyse des modes d'évaluation de cet objet. Nous concluons par une présentation de ces deux niveaux d'analyse illustrée à travers l'étude d'un petit corpus de texte.

 

29 avril 2020. Visio-conférence de PIERRE AIGOUY-CAMPOY (Université de Toulouse III) « Les mots de la langue néolibérale : pour une lexicologie critique » [15h30 à 17h30 (heure de Paris) et de 9h30 à 11h30 (heure de Montréal)]
Notre étude porte sur le lexique propre à l'idéologie néolibérale dans le discours parlementaire. Notre corpus est constitué des débats en séance plénière à l'Assemblée Nationale entre 1998 et 2019. Nous formulons l'hypothèse que le lexique porte en lui une certaine vision du monde. Nous commençons par choisir trois « termes pivots » caractéristiques du discours politique néolibéral : compétitivité, flexibilité, gouvernance. Il s'agit ensuite de récolter dans les discours les mots qui leur sont co-occurrents afin de constituer un répertoire. Les termes de ce répertoire sont ensuite confrontés à la littérature scientifique afin d'établir leur généalogie dans la pensée néolibérale. L'analyse approfondie de ce vocabulaire nous permettra de mettre au jour l'imaginaire qui sous-tend le discours politique néolibéral et ses référents symboliques récurrents. Il s'agit donc de reconstituer à partir du lexique un édifice de représentations et d'idéaux. La question à laquelle nous cherchons à répondre est la suivante : Qu'est-ce que ce lexique nous dit de l'idéologie néolibérale ?

6 mai 2020. Visio-conférence de FRANCOIS FECTEAU (Université libre de Bruxelles). « Capter l’insertion et le développement de l’imaginaire néo-libéral dans le rapport entre l’État, le champ de l’enseignement supérieur et le champ économique : mobiliser les méthodes quantitatives et qualitatives de l’analyse critique du discours pour donner chair aux concepts de l’Interdiscours et du nœud discursif » [15h30 à 17h30 (heure de Paris) et de 9h30 à 11h30 (heure de Montréal)]
Dans le cadre de notre thèse de doctorat, nous avons analysé l’évolution de l’institution l’imaginaire néolibéral dans le rapport entre l’État, le champ de l’enseignement supérieur et le champ économique par l’analyse des débats parlementaires. Ces débats parlementaires, ciblés pour trois contextes nationaux (France, Communauté française de Belgique et Québec) de1980 à 2013, ont été analysés par le recours aux outils statistiques avec le logiciel TXM (index hiérarchique, analyse factorielle de correspondances, spécificités, concordances et cooccurrences). Par la complémentarité de l’analyse quantitative et qualitative, nous avons procédé à un travail d’identification des moments d’émergence des nœuds discursifs (Rear et Jones, 2013 ; Žižek, 2008) à travers lesquels sont réinterprétés les enjeux historiques dans chaque contexte national. La comparaison des trajectoires discursives de chaque contexte national nous a ensuite permis de caractériser l’interdiscours ( Pêcheux, 1975) par lequel l’idéologique néolibérale, à travers un jeu de recontextualisation (Chouliaraki et Fairclough, 1999), parvient à s’immiscer dans l’imaginaire du rôle des universités dans la société.

13 Mai 2020. Visio-conférence de ELIAS RIZKALLAH (Université du Québec à Montréal), discutant : Dominique Longree (Université de Liège). « L’annotation sémantique : considérations sur son statut méthodologique et épistémologique en AD (école française) assistée par ordinateur. » [15h30 à 17h30 (heure de Paris) et de 9h30 à 11h30 (heure de Montréal)]
Traditionnellement dans l’AD à la française, le statut des annotations de texte est particulièrement peu élogieux, souvent associées aux problèmes épistémologiques (Gardin, 1974; Henry & Moscovici, 1968) ou méthodologiques (Pêcheux, 1969; Robin, 1973) de l’analyse de contenu, et plus récemment de la recherche qualitative (Fairclough, 1992; Maingueneau, 2012), où il s’agit surtout d’annotations de types sémantiques. Même si les annotations de type morphosyntaxique sont plus légitimées en AD et en ADT à la française, il persiste une suspicion non négligeable en ce qui a trait aux annotations sémantiques. Récemment, quelques écrits ont vanté principalement les qualités pragmatiques et heuristiques des annotations sémantiques (Lebart, Pincemin & Poudat, 2019; Née & Fleury, 2017; Poudat & Landragin, 2017) ainsi que leurs rôles prépondérants dans l’apprentissage machine. La présentation tentera de revenir sur ce débat sur le plan épistémologique et méthodologique dans un contexte d'assistance par ordinateur. À titre indicatif, seraient ainsi abordées quelques aspects de l’annotation sémantique, comme la validité de la connaissance qui en est issue, le statut et la dynamique entre texte/parole, annotation et analyste ainsi que les caractéristiques formelles de ces annotations (cardinalités annotation-texte, exhaustivité d’assignation, agrégation hiérarchique des annotations, etc.) et de leur construction (a priori ou a posteriori).

27 mai 2020 Visio-conférence de RACHELE RAUS (Université de Turin) « La traduction du discours néolibéral dans les institutions européennes (FR/EN) : vers un capitalisme de surveillance ? ». [15h30 à 17h30 (heure de Paris) et de 9h30 à 11h30 (heure de Montréal)]
À partir d’exemples tirés des discours des institutions de l’Union européenne, notamment le Parlement (PE) et la Commission (CE), il s’agira de présenter une recherche en cours portant sur les discours néolibéraux en traduction interlinguistique (en anglais et en français). À la croisée de plusieurs types de discours – institutionnel (Krieg-Planque 2012, Gobin & Cussò 2008), diplomatique (Pascual 2002, Villard 2005, 2007) et juridique (Cornu 1991, Damette 2007) –, les discours du PE et de la CE se caractérisent par la présence d’une rhétorique spécifique (Gobin-Deroubaix 2010) et par la présence d’une novlangue, la « langue de coton» (Huyghe 1991, Steiner 2002, Perrot 2002), incarnée, dans ce cas précis, par l’« Eurojargon » (Goffin 2005 ; Raus 2013, 2018). La narration économique constamment présente dans ces discours, et qui est naturalisée par l’« effet d’évidence » (Guilbert 2011), semble de plus en plus virer vers un discours incorporant le citoyen européen à ce que Shoshana Zuboff (2019) a défini un « capitalisme de surveillance ». Dans ce cadre, il s’agira de montrer quel rôle la traduction peut jouer pour résister à la diffusion de ce discours et de proposer un protocole d’accord entre discourse studies et post-translation studies.

Modalités pratiques

Les conférences sont ouvertes à toutes/tous et gratuites.

Pour assister à une visio-conférence en Belgique, deux sites universitaires assurent la diffusion.
Toutes les conférences annoncées (à l'exception de celle du 6 mai) seront diffusées par l’Université de Liège (centre ville) à la salle informatique de Philosophie et Lettres, Bâtiment A4, Quai Roosevelt, 1B B-4000 Liège
Si vous voulez y assister, veillez vous annoncer préalablement auprès du professeur Dominique Longrée (dominique.longree@uliege.be).

Certaines conférences seront diffusées aussi par l’Université catholique de Louvain sur le site de Louvain-la-Neuve :

  • celle du 6 mai: Place des sciences, bibliothèque des sciences et technologies, local de visioconférence ;
  • celle du 13 mai: Auditoires Doyens, Place des Doyens, local : Doyen 21.

Prière de prendre contact préalablement avec Corinne Gobin (cogobin@ulb.ac.be) si vous désirez y assister.

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